Accéder au contenu principal

La vidéo en FLS: gagner des millions... d’activités


À l’école, et surtout dans les classes de français langue seconde, la vidéo est un outil qui n’a pas de prix. D’abord, la vidéo capte l’attention. Combien de fois, en passant devant la télévision que ma soeur regardait, ne me suis-je pas arrêtée pour regarder ce qui jouait? Et combien de fois je suis restée devant la télévision au lieu de retourner faire mes devoirs? La vidéo, disais-je, capte l’attention, du moins, la mienne. La vidéo est vivante et à des types de vidéos variés sont associés des activités variées et non-traditionnelles.

Ensuite, la vidéo, permet d’utiliser des documents authentiques variés. Les documents proposés sur le site EduFLE sont, entre autres, des téléjournaux, des publicités, des entrevues, des émissions télévisées, des bandes dessinées et des documentaires. Les documents authentiques véhiculent la culture et la langue d’une région particulière, donc leur importance ne peut être sous-estimée dans les classes d’accueil où les élèves font l’apprentissage d’une langue et de la culture qui y est rattachée.

Les documents les plus parlants sur le plan culturel sont les publicités. Afin de vendre, les compagnies doivent s’adapter à la clientèle, à ses cultures et à son mode de vie. Par exemple, (bien que ce ne soit pas une vidéo) on peut déduire certains éléments de la culture européenne et de celle du moyen-orient en comparant la même publicité de parfum par Givenchy, dont une fut créée pour la France et l’autre pour l’Arabie Saoudite. C’est très parlant. J’ai suivi un cours de sémiotique en histoire de l’art à l’UQAM et je crois que le contenu de ce cours sera fort utile si j’utilise la publicité en classe. La sémiotique s’intéresse au langage et au message des images.
Image 1

Différents projets peuvent être proposés aux élèves suite au visionnement d’une vidéo. Les téléjournaux, par exemple, peuvent être en français standard québécois mais parler d’une situation dans un autre pays. Ainsi, on touche l’interculturalité et on va chercher les origines des élèves.

La vidéo avec son permet de travailler sur la compréhension orale, la vidéo sans son permet de travailler la capacité de créer du sens. Des travaux écrits peuvent aussi être faits après le visionnement d’une vidéo, par exemple, ré-écrire la fin du scénario d’un épisode ou encore faire une production écrite réflexive sur les actions de tel personnage ou sur les conséquences d’une situation décrite dans un documentaire. On pourrait même demander aux élèves de filmer une nouvelle fin d’un film ou d’un épisode d’une série télévisée pour la présenter à la classe et de remettre le scénario à l’enseignant comme support écrit. Si l’on travaille sur un documentaire, on peut demander aux élèves de chercher de l’information écrite sur le sujet. La vidéo permet, si l’enseignant pense bien aux activités, de travailler les quatre compétences (compréhension orale et écrite et production orale et écrite).

Des vidéos existent pour tous les goûts: c’est plus facile d’aller chercher les intérêts de tous les élèves, ce qui aura pour effet d'impliquer davantage ces derniers dans leur apprentissage.


Frédéric Back: Courts métrages en dessins animés (Crac!*, L'homme qui plantait des arbres, Le fleuve aux grandes eaux*, La création des oiseaux)
Kebweb: Courts métrages
Radio-Canada: téléjournaux, émissions variées
TV5: émissions variées, documentaires
Youtube: films, vidéoclips

*À découvrir absolument et à utiliser abondamment. Courts-métrages en dessins animés portant sur l'histoire du Québec et celle du fleuve Saint-Laurent. Le potentiel en activités de ces deux courts-métrage n'a de limite que l'imagination de l'enseignant qui les utilisera.


Image 1:

Gestion des risques interculturels. (2012). Parfum Indécence de Givenchy. Repéré à http://gestion-des-risques-interculturels.com/risques/ikea-en-arabie-saoudite-quand-adaptation-rime-avec-contradiction/

Commentaires

  1. Bonjour Christine,

    J’ai beaucoup aimé ton billet, car il m’a permis de pousser davantage ma réflexion sur l’utilisation de la vidéo en classe. J’avais orienté mon analyse de la question principalement sur l’utilisation de ce médium en tant qu’outil de production, de création, oubliant un peu son emploi sous une forme plus classique, soit celle de la diffusion. Ta référence aux courts métrages de feu monsieur Frédéric Back m’a rappellé de bons souvenirs… Des films touchants, toujours d’actualité, témoin de notre patrimoine culturel et pleins de potentiel pédagogique.

    Dans ton billet, tu parles de tes cours en histoire de l’art. Si le sujet t’intéresse toujours et que tu souhaites aborder la question de l’art québécois dans tes classes de français langue seconde, tu peux trouver sur le site de l’Office Nation du Film (https://www.onf.ca/), plusieurs productions sur le sujet (notamment sur le Refus Global, sur Marcelle Ferron, sur Paul-Émile Borduas, mais aussi sur d’autres formes d’art comme sur la danse, la musique, etc.). Il y a aussi, également produit par l’ONF, mais disponible à la BAnQ (http://www.banq.qc.ca/accueil/) une série de 13 films de Jacques Giraldeau, réalisés entre 1965 et 2007, traitant de l’art au Québec. Parmi ceux-ci, celui intitulé La forme des choses (1965, 9 minutes 55 secondes) présente, sans narration, la réalisation des oeuvres créées dans le cadre du premier symposium de sculpture en Amérique du Nord. Ces oeuvres sont celles que l’on retrouve au parc du Mont-Royal, près de la maison Smith. Présenter la vidéo et la faire suivre d’une visite sur la montagne pourrait être l’entrée en matière d’une activité d’apprentissage, dont le thème central pourrait être les arts ou le patrimoine (culturel, naturel, immatériel, etc.). Comme tu espères enseigner dans le Nord québécois, ça pourrait même être une occasion de comparer les productions artistiques entre le Sud et le Nord (production habituellement de petite dimension, non titré, etc.). Avec un peu d’imagination et d’adaptation, le sujet des arts peut être adapté à tous les âges, ce qui est la beauté de la chose. Et la vidéo peut être une mise en contexte plus dynamique que la présentation statique de reproduction d’oeuvres.

    Bref, merci pour le partage de tes réflexions, lesquelles ont enrichi mes connaissances technologiques (par tes opinions et tes suggestions) et m’ont permis de trouver d’autres ressources pour dynamiser l’apprentissage du français et la transmission de la culture et de l’histoire francophone du Québec.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Les technologies de la communication et moi: une histoire à découvrir

Les technologies de l'information et de la communication, les TIC... Je n'en connais pas grand chose. À l'école, j'ai appris comment utiliser Word et Power Point. Ma soeur a créé mon adresse courriel quand j'étais en sixième année, je suis devenue cool à ce moment-là. Étudiante en enseignement du français langue seconde, j'ai vu deux modèles à l'université pour l'intégration des TIC en enseignement, le SAMR et le TPACK. Ces deux modèles ne m'ont pas convaincue de l'utilité de la technologie en classe, car ce ne sont que des mots, de la théorie. J'ai besoin de voir pour croire. J'ai vu en cours quelques outils faisant appel aux TIC et j'ai hâte aux prochains cours sur l'intégration des TIC en enseignement pour apprendre à quoi ils servent et comment les utiliser en classe. J'ai appris que les TIC augmentent l'enthousiasme des élèves, car ils permettent de diversifier les projets et de suggérer des activités modernes (...

Comment créer de mauvais enseignants (ou payer les enseignants à la performance)

Le 9 septembre 2014, Le Devoir publiait un article intitulé Des professeurs rémunérés selon le succès de leurs étudiants? dans lequel on explique une recherche menée par l'Institut Fraser, selon laquelle le gouvernement devrait récompenser les enseignants selon les notes obtenues par leurs élèves plutôt que de les payer selon leur ancienneté, afin que le système d'éducation canadien reste compétitif sur la scène internationale. D'abord, la recherche menée par l'Institut Fraser s'appelle Pour des meilleurs enseignants dans les écoles publiques. Je ne peux m'empêcher de remarquer comment le système privé a été écarté de la recherche. Serait-il vraiment juste de changer le mode de rémunération des enseignants selon qu'ils enseignent en milieu publique ou privé? On le sait, le système privé effectue, avec les examens d'entrées, un mécanisme de reproduction des inégalités sociales: il «favorise les plus favorisés et défavorise les plus défavorisés» [1...

Les TBI/TNI: qu'est-ce qu'on en dit?

Je me demandais jusqu'à tout récemment pourquoi les écoles investissaient dans des tableaux blancs interactifs (TBI - aussi appelés tableaux numériques interactifs ou TNI) fort coûteux qui ne servaient pas à grand chose. Effectivement, les enseignants que j'ai vu les utiliser ne s'en servaient que pour encercler des mots dans un texte. L'usage n'était pas bien plus excitant que celui fait du traditionnel rétroprojecteur, où l'on encerclait les mots sur une acétate avec un crayon à l'encre. D'ailleurs, acétate, ça sonne comme une maladie pulmonaire. L'école, je me suis dit, veut peut-être garder les jeunes entre ses murs plus longtemps en les attirant avec l'utilisation d'un outil technologique appelé le tableau blanc interactif, parce que la technologie, aujourd'hui, c'est cool . Mais. En faisant des petites recherches pour satisfaire ma curiosité, j'ai découvert un site internet qui propose des activités faites pour le TBI...